En ce 5 janvier 2020, nous inaugurons une rubrique de portraits, de celles et de ceux qui, par leur originalité ou leur mission, sont entrés dans le patrimoine vivant de notre ville. Et comme les personnages originaux ne manquent pas à La Ciotat, ils méritent bien une page dans notre gazette !
Nous avons choisi aujourd’hui de présenter Albert BARBAROUX, un Ciotaden mystérieux et serein, aux multiples passions, et qui fête aujourd’hui même ses…91 ans! Si certains le connaissent comme donateur des sculptures qui ornent le Jardin de la Ville en raison de son grand amour pour La Ciotat sa ville natale, nous allons raconter qu’Albert a été animé toute sa vie par un amour fou pour l’automobile. Rencontre en plusieurs épisodes.
Bon anniversaire Albert !
Un fan d’automobile qui a possédé 300 voitures!
Fidèle à La Ciotat et à ses arrière-grands-parents installés au boulevard Guérin au début du siècle, Albert est l’exemple révolu d’un débrouillard. Qui n’a eu de cesse de quitter sa ville natale pour mieux y revenir. Et qui surtout a vécu comme il l’entendait. Un gentleman qui a tracé son chemin atypique, guidé par sa bonne étoile. « Je n’étais pas fait pour la vie de famille, j’ai voulu choisir une vie de voyages et d’aventures » raconte-t-il, fier de son parcours. Et sa passion première, celle qui ne le quittera pas jusqu’à son dernier jour, c’est l’AUTOMOBILE ! « Je les voulais toutes ! », assure-t-il l’air malicieux.

Et bien oui, Albert réalisera son rêve, ou presque : avoir toutes les voitures qui le faisaient rêver, les conduire, et en changer chaque fois qu’une nouvelle lui faisait envie. En moyenne cinq par an ! Sortant du lot des collectionneurs par sa passion extrême, il en a fait couler de l’encre auprès des journalistes ! Et comme il n’a jamais eu d’accident, on l’a surnommé « l’Ange de la Route ».

Le déclic ? C’est en voyant une Ford Vedette garée dans le jardin de
son voisin, à 20 ans, qu’Albert reçoit de plein fouet son envie. Et
après avoir passé son permis voiture en 1954, le voilà prendre le virus
en conduisant une Chenard-Walker, pour emmener ses 6 ou 8 copains danser
à Toulon. Cette élégante et spacieuse mécanique qui collectionnait les
victoires en compétition automobile aux 24 heures du Mans, enivre le
jeune homme, qui dès lors ne cesse de vouloir conduire de belles
voitures…
Mais pour s’offrir ses voitures de rêve… Son métier de
prothésiste dentaire n’était pas suffisant. Il se lance sans hésitation
dans le monde du commerce. Son secret ? « Dans cette période
d’après-guerre, avec ma femme nous cherchions les affaires tombées,
raconte Albert. Nous les relevions, et puis, au lieu d’investir, on les
revendait, et avec les bénéfices on voyageait, de la Scandinavie à
Madagascar! »
Ainsi notre héros a-t-il sillonné la région, de Berre à Salon, Cavaillon, Carpentras…ne manquant pas d’idées et tenant pêle-mêle une laverie, une pizzéria, un bar-hôtel dans le Vaucluse, une auto-école (et oui !), un garage, et aussi une librairie-presse, ou un stock américain, et même une agence matrimoniale !
Alternant périodes de travail et voyages, et multipliant ses modèles favoris : des 4CV ou Aronde, goûtant aux Italiennes, aux Anglaises et aux Japonaises. Avec une préférence pour les Alfa Romeo, les Porsche et la Lancia Stratos. Et surtout les coupés ! « Monter dans ces bijoux métalliques, et surtout parcourir le monde, c’est grisant ».
Christiane Ganteaume

Les passions d’Albert…A suivre dimanche prochain!