Artiste incontestable et créateur inlassable, Ganteaume a l’habitude de nous surprendre, de nous offrir sa vision du monde, multiple, se jouant de la matière et des couleurs.

Né d’une famille ouvrière attachée à son terroir, il ne pensait pas que le défi peinture serait un jour son mode d’expression pour la vie. Marquant une génération. Calqué à sa ville : les bateaux, les grues, puis les voiliers, le sable et la mer, mais aussi la douleur des grèves ou des événements du monde, la beauté de la nature, la comédie humaine. Autour de sa peinture il a impulsé les premières rencontres multi-artistiques, ses fameuses « expressions parallèles », en 68, 69. Puis pour un grand spectacle pour ses 40 ans de peinture, ses 50….

Depuis ma naissance dans les années 30 à la Cité ouvrière, tout près des chantiers, j’ai toujours vu, au bout de la rue, l’ombre du Sec. Une présence quasi inconsciente … Mais un jour, je l’ai vu vraiment…

S’étaler comme un chat au soleil…surplombant l’anse du Sec tel un mur de galets mangeant le ciel… écartelé, dans sa nudité extravagante. Il m’a pris dans son bec d’aigle, et ne me quitte plus, jusque dans mes rêves…
Ses œuvres sillonnent un parcours dans la ville : monument pour la paix devant la mairie, fresque pour le cinéma à l’intérieur, le mémorial aux victimes de l’amiante et aux travailleurs des chantiers navals sur le port sous la grue classée, les fresques de l’église, commandées par le curé Jean Bonelli en 1975 lors de la réfection de l’église Notre Dame de l’Assomption, pour ne citer qu’elles. Ganteaume est un artiste complet, atypique, universel. Il a écrit aussi des livres, il adore Venise, et La Ciotat. Nous avons la chance de pouvoir le rencontrer, il a toujours tenu sa promesse : exposer tous les deux ans sa « biennale » à la chapelle des Pénitents bleus. La prochaine en 2021 !